La 3D crève l’écran

Publié le par RD


 

           Dans Retour vers le futur 2, en 2015, Marty se fait dévorer par un requin en hologramme. A 6 ans près, la vision que Robert Zemeckis se fait du cinéma pourrait bien devenir réalité. Après le son, la couleur, les effets spéciaux et l’animation, l’industrie du cinéma s’apprête à connaître une nouvelle révolution technologique : le format 3D.

           En ouvrant le 62ème Festival de Cannes avec Là-haut (Up en VO), un film d’animation en 3D, c’est une nouvelle façon de faire du cinéma que les studios Pixar mettent en avant. Pour Jeffrey Katzenberg, le patron des studios Dreamworks, 2009 est l’année de la 3D. « La plus grande révolution de notre siècle ». Il promet qu’à partir de cette année, tous les films d’animations estampillés Dreamworks seront conçus et distribués en 3D. 5 à 7 blockbusters devraient envahir les salles obscures dans les prochains mois. Volt a ouvert la danse le 4 février. L’engouement du public pour la 3D doit être testé à l’occasion de la sortie de Monstres contre Aliens. Viendront ensuite les valeurs sûres du cinéma d’animation : L’âge de glace 3 le 1er juillet et Shrek 4 le 14 juillet 2010. De son côté, Disney a annoncé qu’après L’Etrange Noël de MrJack 3D, Tim Burton allait mettre en scène deux films en 3D : Alice au pays des merveilles et Frankenweenie.

           Faire accepter la 3D au grand public, tel est le défi des cinéastes. Pour l’occasion, Hollywood sort l’artillerie lourde et confie la réalisation du premier film à prise de vue réelles en 3D, Avatar, à James Cameron. Du succès du long métrage dépendra le sort de la 3D dans l’industrie du cinéma. Malgré un coût de production supérieur de 30% par rapport aux films traditionnels on peut déjà prédire la démocratisation du nouveau format. Steven Spielberg et Peter Jackson compte bien l’utiliser pour leur adaptation des aventures de Tintin. De son côté, Georges Lucas continue de préparer la ressortie en salles de Star Wars dans une version en relief. Autant dire que dans le monde du cinéma, la 3D est d’ores et déjà adoptée.

           Animation phare dans les parcs d’attractions (Futuroscope, Disneyland Paris) et les musées à visées scientifiques (Nausicaa, la Cité de l’espace, la Géode), la technique de tournage en 3D est maîtrisée. Le procédé IMAX® se base sur la perception visuelle humaine pour produire une image avec de la profondeur. L’effet de relief provient de l’alternance d’une image conçue pour l’œil droit et d’une suivante pour l’œil gauche. Comme les yeux, deux caméras côte à côte enregistrent chacune une image, avec un angle légèrement différent. Dans la salle, l’image provient de deux projecteurs polarisés. A travers les célèbres lunettes, l’œil gauche capte l’image du projecteur de gauche et l’œil droit celui du projecteur de droite. Le cerveau n’a plus qu’à assembler les deux perceptions pour nous faire parvenir l’image en 3D.

La 3D contre le piratage

           Il ne reste maintenant plus qu’à convaincre les distributeurs car, si les salles 3D sont répandues outre Atlantique, cette nouvelle technologie n’en est qu’à ces balbutiements en France. Les cinémas entament à peine leur mutation vers le numérique. Selon une étude de l’institut Dodona Research, la moitié des salles dans le monde sera équipée numériquement à l’aube de 2013. Mais cet investissement à un cout : 60 000 € pour un projecteur spécialisé. Les cinémas ne sont donc pas tous enclin à franchir le pas. A terme, ils devraient pourtant s’y retrouver. La copie numérique d’un film coûte 300 € alors qu’il faut compter 2 000 € pour une reproduction sur bande. Sans oublier les retombés économiques sur toute l’industrie cinématographique. « Un écran 3D fait à peu près le double d’entrée qu’un écran traditionnel. » assure Leo Baumgartner, directeur de Warner Bros et Twentieth Century Fox pour la Suisse.

           Avec la 3D, les industriels espèrent redynamiser la fréquentation dans les salles obscures. Pour Eric Meyniel, directeur de la programmation de Kinepolis, « le cinéma va redevenir un lieu où l’on verra un spectacle impossible à voir ailleurs ». En ciblant surtout les 15-24 ans le secteur entend également endiguer le piratage. Sans les lunettes adaptées, les images du film sont floues. Seul inconvénient pour le spectateur, le prix de la place devrait augmenter d’environ 3 €. Un obstacle de taille pour la promotion du nouveau format en temps de crise. Espérons que ce détail n’entachera pas trop la consécration de la 3D au cinéma. Un conseil : si vous voulez acheter un home cinéma HD, attendez un peu. La 3D pourrait débarquer prochainement dans vos salons.

Source images : allocine.fr ; enablelondon.com

Vous pouvez retrouver cet article sur le site www.intalk.fr

Publié dans Cinéma

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F
Eh oui! Le temps évolue et la technologie cours à sa poursuite...
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M
Dès la première phrase, on a envie d'en savoir plus, j'adore l'allusion à retour vers le futur. Pour le reste, pas grand chose à dire pour une fois, mis à part que tout y es, et le ptit conseil de fin , bien trouvé, comme une signature.
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E
Vraiment bien cet article! j'ai appris plein de choses et on ne s'ennuie pas<br /> mais c'est quand même nul d'apprendre qu'on va devoir encore plus raquer pour aller au ciné
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