Allons nous payer plus pour sauver les emplois de la téléphonie ?

Publié le par RD

article facturesObjectif emploi. En pleine restructuration depuis l’arrivée de Free mobile sur le marché, le secteur de la téléphonie cherche désespérément à sauver ses emplois. Convoqués par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, les quatre opérateurs se sont réunis, mardi 17 juillet à Bercy pour une première réunion de travail. L’objectif : limiter la casse sociale dans le secteur des télécoms. Les deux principaux opérateurs SFR et Bouygues Telecom ont évoqué des plans de départs volontaires qui concerneraient 1 000 postes pour le premier et 556 pour le second et une suppression de 1 500 emplois indirects.

 

Pour pallier les pertes annoncées, gouvernement et opérateurs réfléchissent à des relocalisations des centres d'appels (dits « hotlines ») vers la France. Une mesure qui créerait plusieurs milliers d'emplois. SFR s’est déjà prononcé favorablement en échange d’une révision partielle de la loi Chatel de 2008, à savoir, un retour aux hotlines payantes. Un retour en arrière jugé  « illusoire » pour l'UFC-Que Choisir. « Les hotlines ont quitté la France avant même l'obligation d'être gratuites et avant l'arrivée de Free », rappelle-t-elle.

 

Des mesures qui défavorisent le consommateur

 

Autre piste avancée par les opérateurs : la création de « hotlines premium ». Des « numéros illico » garantissant une réponse en moins de 60 secondes par des agents localisés en France pour un coût de 60 centimes la minute créerait 15.000 emplois. Dernière option : concéder aux opérateurs un retour sur un autre point de la loi Chatel, l'engagement. Actuellement, un abonné engagé pour 24 mois peut se désengager au bout d'un an en ne payant que 25% du montant encore dû. Cette clause de libération des contrats pourrait être revue à la faveur des opérateurs qui voient augmenter le nombre de clients qui se désengagent.

 

Chez les opérateurs, tout le monde ne croit pas aux bienfaits d’une relocalisation. « Rapatrier les 15.000 à 20.000 téléconseillers délocalisés coûterait plus d'une centaine de millions d'euros. », explique un cadre d’opérateur. Se pose également le problème d'assurer un service continu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « Il est difficile de trouver des salariés en France prêts à travailler le soir, la nuit ou le week-end », a souligné Stéphane Richard, patron d'Orange. « Et quel sera l'impact dans certains pays du Maghreb ? », interroge-t-il. Au Maroc et en Tunisie, les centres d'appels représentent respectivement 40.000 et 15.000 emplois. Emplois désormais convoités par Arnaud Montebourg.

 

Crédits photo : SIPA

 

Publié dans Economie

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