"Finalement, la route n'est pas si compliquée à traverser ; tout dépend de la personne qui attend de l'autre coté." My Blueberry Nights

Publié le par Romain

Norah Jones a tout d’une grande. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la ravissante chanteuse d’origine indienne, il est toujours temps de se rattraper en courant cette semaine dans les salles obscures. En tête d’affiche de My Blueberry Nights, elle révèle au public son nouveau talent. On la connaissait chanteuse de jazz à la voix chaude et suave. La voila maintenant actrice, interprétant avec émotion le rôle d’Elisabeth, une jeune femme en plein chagrin d’amour qui décide de changer de vie pour se reconstruire sentimentalement.

 

Au cours de son aventure, les rencontres vont se succéder et aider Elisabeth à tourner la page. A New York, Jeremy (Jude Law), jeune patron de bar, l’écoute et devient son confident. Arnie (David Strathairn), policier alcoolique de Memphis sombre après que sa femme l’ait quitté. A son contact, Elisabeth va prendre conscience de l’importance de contrôler ses sentiments. Et Leslie (Natalie Portman), joueuse de poker égoïste qui n’a jamais su apprécier l’amour de son père jusqu’à manquer leur dernier rendez vous sur son lit de mort, lui apprendra à se méfier des autres pour mieux se protéger. Plus qu’un road movie traditionnel, le voyage d’Elisabeth à travers les Etats-Unis concrétise surtout sa reconstruction sentimentale. Un véritable voyage intérieur où les kilomètres parcourus répondent au temps qu’il faut pour tourner la page du chagrin d’amour.

 
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Mis en scène par le réalisateur hongkongais, Wong Kar-wai, My Blueberry Nights aborde le thème de l’amour, ou plutôt du mal d’amour de façon très poétique et très douce. En effet, pas de longues déclarations amoureuses ni de femmes abattues par le chagrin et pleurant à chaudes larmes comme des madeleines, scènes cultes dans certaines grosses productions comme Titanic. Ici, les sentiments semblent retenus dans une sorte d’orgueil bien naturel, les rendant plus authentiques et plus beaux. Chacun peut retrouver sa propre histoire dans ce film mélo-romantique interprété de façon si juste et si humaine.

 

Du point de vue de la réalisation, tout invite le spectateur à prendre part au voyage et à la réflexion personnelle. Les gros plans nous rendent intimes de la scène mais les images perçues à travers des glaces et des miroirs apportent un certain recul et nous placent en tant que simple observateur de l’action. Une ambiance tamisée se dégage de l’ensemble du film par la douce association de couleurs chatoyantes et de lumières diffuses provenant de néons. La bande originale, signée Norah Jones enveloppe aussi le spectateur dans ce cocon duveteux si bien que le retour des lumières à la fin de la séance est considéré comme une véritable attaque.

 

A n’en pas douter, My Blueberry Nights est une nouvelle réussite de Wong Kar-Wai. Il a réussi par un jeu simple et une mise en scène intimiste à mettre en valeur une notion si souvent lourdement abordée. Espérerons maintenant que la carrière cinématographique de Norah Jones ne s’arrête pas là. En attendant, ceux qui aiment les histoires d’amour et la réflexion personnelle seront ravis et passeront un agréable moment, qu’ils soient accompagnés ou non.


Source photo : www.allocine.com

Voir la bande annonce.

Publié dans Cinéma

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