Mongol

Publié le par Romain


Après Alexandre (2005), César (1936) et Attila le Hun (2001), c’est au tour de Gengis Khan d’être mis à l’honneur dans les salles obscures. Mongol est le premier volet d’une trilogie consacrée à ce grand conquérant qui unifia la Mongolie et qui étendit son empire de la Chine à la mer Caspienne entre le XIIème  et le XIIIème siècle. On découvre dans cet opus la jeunesse de Temudjin, vrai nom du grand Khan. Après avoir vu son père assassiné par une tribu rivale, le jeune Temudjin est contraint de s’exiler pour échapper à une mort certaine. Arrivé à l’âge adulte, il continue d’alterner les périodes de captivité et de fuites avant de devenir le chef militaire tant redouté.

 

Pour mettre sur pied cette gigantesque fresque épique si peu exploitée au cinéma, il ne fallait pas moins que Sergei Bodrov. Avec un budget colossal de 20 millions de dollars le projetant film le plus cher de l’histoire du cinéma russe, le réalisateur a réussi à nous plonger dans la Mongolie du XIIème  siècle où violence rime avec tradition. Il faut toutefois préciser que Bodrov n’est pas à son coup d’essai. Les 1 000 figurants qui font office de guerrier pour la bataille finale avaient déjà été recrutés en 2004 pour le tournage de Nomad (sortie en DVD le 2 avril 2008), un film sur des luttes tribales au Kazakhstan.

 

Désert de Gobi, steppes arides de Mongolie et du Kazakhstan, plaines verdoyantes de Chine occidentale,… Sergei Bodrov traîne ses caméras aux quatre coins de l’Asie pour offrir à chaque scène des paysages époustouflants. Les longs cheminements de Temudjin et de ses pairs dans ces grands espaces font prendre conscience de toute la mesure de la rudesse et de l’immensité de ces contrées. Les costumes d’époque et les chants traditionnels mongols sont autant d’invitation au voyage (dans le temps et dans l’espace) et au dépaysement. On s’y croirait !

 

Le succès de Mongol tient aussi d’une distribution intelligemment pensée. Pas de Collin Farrell bodybuildé et invincible pour interpréter un conquérant implacable, que des talents asiatiques inconnus du cinéma occidental. Gengis Khan est impeccablement interprété par l’acteur japonais, Tadanobu Asano, habitué aux rôles de samouraïs (Zatoïchi en 2003) et de marginaux. Il donne une réalité déconcertante au personnage que tous les pays d’Asie revendiquent comme un héros national. En faisant passer Temudjin pour une victime de son époque, Sergei Bodrov contribue à rompre l’image d’un Gengis Khan cruel et sanguinaire. Il a voulu montrer qu’il pouvait aussi être un héros juste et sage. Khulan Chuluun joue le rôle de Borte, la femme fidèle et courageuse de Temudjin, qui n’hésite pas à traverser tout le continent pour sortir son homme d’une geôle chinoise. Elle se révèle aussi une brillante conseillère contre Jamukha, frère de sang et pourtant ennemi juré de Temudjin, joué avec justesse par Honglei Sun.

 

Nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger pour le Kazakhstan, Mongol offre un excellent témoignage sur la vie de Gengis Khan, tant les évènements montrés sont fidèles à l’histoire du conquérant. On regrettera juste quelques sauts dans le temps qui nous fait perdre le fil de l’évolution du héros ainsi que quelques passage rapides sur des faits non expliqués. Les scènes de joie entre Temudjin et sa famille dans les plaines verdoyantes alternent toutefois avec des scènes de combat intenses qui donnent du rythme au film. Pendant 2h04, on ne s’ennuie pas. Mieux : on en redemande et on regrette que le film se termine à la consécration du grand Khan, laissant le spectateur dans l’expectative des conquêtes à venir. On attend avec impatience le deuxième opus de la saga.



Source affiche et bande annonce :
allocine.fr

Publié dans Cinéma

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M
je sais pas pourquoi mais j'ai un à priori négatif par rapport à ce film. rien que de voir l'affiche, je me dis que ce doit encore être un block buster type 300 et franchement ça me donne pas envie d'aller le voir
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R
<br /> Alors, je n'ai pas vu 300 mais je sais qu'il n'a rien à voir avec mongol. Le film sur Genghis Khan est beacoup plus fidèle à la réalité historique que 300. Et soit rassuré, il y a beacoup de belle<br /> scène dans de beau paysages!!<br /> Et pour finir, les scènes de combats ne sont pas si violente que ça.<br /> Même si d'importants moyens techniques et financiers ont été mobilisés pour ce film, la touche russe du réalisateur nous épargne des scénarios catastrophe des blockbusters américain.<br /> <br /> <br />