Intensification de la crise en Birmanie, la communauté internationale réagit enfin.

Publié le par Romain

Les tensions s’amplifient entre la junte militaire au pouvoir et la « rébellion safran » menée par les moines bouddhistes. Le gouvernement replié dans la capitale, Naypidaw, est passé du silence à l’intimidation puis à la répression. Armées de bâtons et de bombes lacrymogènes, la police birmane et l’armée ont chargé les milliers de manifestants qui défilaient aujourd’hui, mercredi 26 septembre dans les rues de Rangoon. Deux cents personnes ont été interpellées et on peut déjà compter quatre morts dont trois moines ainsi qu’une vingtaine de blessés. De grandes figures de l’opposition telles que l’acteur Zaganar et le politicien Win Naing ont été arrêtées. Ces derniers ont été vus en train de donner à manger à des moines. De plus, l’inquiétude règne autour de Mme Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991. Consignée à demeure depuis 2003, elle a été aperçue pour la dernière fois Dimanche 23 septembre à la terrasse de sa maison.

 

Sans-titre-copie-1.jpgCette opération s’inscrit à la suite des mesures prises par le gouvernement pour tenter de mettre fin aux manifestations populaires qui durent depuis une dizaine de jour. Lors des grands rassemblements de ce week end, la junte a prévenu l’opposition qu’elle répondrait « de manière appropriée » en cas de prolongement de ces mouvements. Selon Reporter Sans Frontières, le commandant Tint Swe, directeur de la censure militaire a convoqué Lundi 24 septembre les directeurs des principaux médias, les menaçant de représailles en cas d’encouragement au soulèvement populaire. Un couvre feu de 21h à 5h a été instauré Mardi 25 septembre au soir. Les manifestations sont interdites ainsi que les rassemblements de plus de cinq personnes.

 

Suite à ces évènements et sur demande du Premier ministre britannique, Gordon Brown, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence ce soir pour mettre un terme au plus tôt à la crise. Tandis que le président américain, George W Bush préconise un durcissement des sanctions envers le petit Etat asiatique, on assiste à un changement d’attitude de la Chine envers son allié. Pékin se rapproche en effet de l’opposition birmane, consciente qu’un changement de régime ne reste pas exclu pour mettre un terme au conflit.

 

Depuis le 15 août, date à laquelle a été décrétée une hausse du carburant provoquant une hyper-inflation, la révolte populaire gronde contre le gouvernement birman. Encadrés par des moines bouddhistes « au nom du peuple », de nombreux étudiants sont venus grossir les rangs des opposants. Ce week end, c’est quelque 100 000 manifestants qui s’étaient réunis autour de la pagode de Swedagon, principal lieu de culte de Rangoon. Cependant, la tournure que prennent les évènements laisse penser à une radicalisation des répressions pouvant être aussi dramatique qu’en 1988. A cette époque, un soulèvement de la population contre la cherté de la vie avait été réprimé dans le sang, faisant 3 000 morts parmi les manifestants.

 


Source photo : Le Temps (CH)

Publié dans International

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