Disparition de la publicité sur les chaines publiques.

Publié le par RD

 

 

 

            Qu’allez-vous regarder ce soir à la télévision ? Une question auquelle doivent répondre les Français bien avant 20h50, s’ils ne veulent pas manquer le début des programmes. Finis les tunnels publicitaires post JT qui permettait de s’installer confortablement dans son canapé et de décider de l’émission ou du film à regarder. La publicité disparaît des chaines de télévision publiques, lundi 5 janvier, entre 20h et 6h. Prime time avancé à 20h35, émissions de seconde partie de soirée plus accessibles, …France 2 et France 3 sont contraint de revoir leur grille de programme. Cette mesure est une des facette de la réforme de l’audiovisuel souhaitée par Nicolas Sarkozy, il y a un peu moins d’un an. Le 8 janvier 2008, à l'occasion de ses vœux à la presse, le chef d’Etat appelle à «une véritable révolution culturelle dans le service public de la télévision» et annonce qu'il «souhaite […] que l'on réfléchisse à la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques». Une décision qui fait toujours polémique.

 

            Après 80 heures de débat, l’Assemblée Nationale adopte, lundi 18 décembre 2008, le projet de loi instaurant la suppression partielle de la publicité sur les canaux publics. Les partisans de cette réforme se réjouissent qu'enfin "chaînes privées riment avec argent privé et télévisions publiques avec fonds publics". Les détracteurs dénoncent l’engraissement des chaines privées, et surtout de TF1, au détriment du secteur public. En perdant son revenu publicitaire sur une période de fort audimat, France Télévision voit s’envoler 450 million d’euros. Une somme qui va se déverser dans le privé. Celui-ci a déjà prévu d’augmenter ses plages publicitaires de 6 à 9 minutes. Les bénéfices annoncés dépassent les 11 millions d’euros.

 

            De leurs cotés, les chaines privées attendent de voir les résultats de ce changement. M6 avance prudemment son prime time de 10 minutes, à 20h45. TF1 se veut « pragmatique ». Pas question de modifier les horaires…pour l’instant. « Il ne faut pas bouleverser le biorythme des Français. Ils sont habitués au journal de 20h et au début des programmes de soirée à 21h. », explique le directeur de la chaine, Nonce Paolini, les yeux braqués sur le taux d’audience. Car si le dénouement est incertain, l’enjeu financier reste de taille pour ces chaines dont la tranche fatidique de 20h30-21h draine 15 % des revenus publicitaires des télévisions commerciales en clair. Mais les chaines privées grincent des dents. La réforme de l’audiovisuel prévoit, en effet, l’instauration d’une taxe de 0,9% sur les accès à Internet et de 3% sur les revenus publicitaires, destinées à financer le service public.

 

            Une grève de vingt quatre heures est prévue, mercredi 7 janvier, par le personnel de France 2. Elle donne suite aux manifestations des salariés de France 3, lundi 5 janvier. Les principaux syndicaux, CGT, CFDT, CFTC, FO, SNJ, SRCTA-UNSA, craignent la précarité du service publique audiovisuel ainsi que sa perte d’indépendance politique. Dans le projet de réforme de l’audiovisuel présenté par Nicolas Sarkozy, les directeurs de France Télévision et de Radio France sont nommés par l’exécutif, en conseil des ministres. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, (CSA), anciennement chargé d’élire ces dirigeants n’a plus qu’un rôle de consultation. En cas de ratification du projet de loi par le Sénat, la publicité doit complètement disparaître en 2011. Une situation que les Français n’ont pas connu depuis 1968 sur les chaines de télévision publiques, date de la diffusion du premier spot sur la première chaine de l’ORTF.

 

Source photo : le Figaro

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