Dans la jungle, terrible jungle...

Publié le par RD


           Dans quelques années, Le roi lion de Disney pourrait bien être assimilé à un film de sciences fiction. Le numéro de mai du journal britannique Journal of Zoology vient de publier une étude réalisée par des chercheurs de l'Institut international de recherche sur le bétail (ILRI) et financée par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Le document dresse la liste des animaux d’Afrique dont la population est dramatiquement menacée dans la réserve du Masaï Mara, au Kenya. Après les gnous, les gazelles et les zèbres, dont la population a connu un fort déclin il y a quelques années, c’est au tour des troupeaux de girafes, d'antilopes et de phacochères de subir les conséquences de la poussée démographique humaine.


           Selon l’étude, 95% des girafes, 80% des phacochères, 76% des antilopes et 67% des impalas ont disparus entre 1989 et 2003. Des pertes « généralisées et substantielles », a estimé Joseph Ogutu, le responsable de l'étude. La cause de ce déclin ? La pression démographique qui ne cesse de croître aux frontières de la réserve. Les tribus Massaï empiètent allégrement sur les 1 500 km² qui constituent la réserve pour en faire
des champs de culture ou faire paître leurs troupeaux, privant la faune sauvage de terrains de chasse et de reproduction. Les éleveurs semi-nomades, à présent sédentarisés, chassent en toute illégalité et se livrent à "des opérations de représailles" contre la faune qui attaque leurs bêtes

           Située au sud-ouest du Kenya, la réserve du Masaï Mara a été baptisée septième « Nouvelle Merveille » du monde par un journal télévisé en 2006. Ce prolongement naturel du Parc national du Serengeti, situé en Tanzanie, bénéficie d’une renommée mondiale. Le directeur de l'ILRI, Carlos Sere estime que « les Masaï ont intérêt à préserver cet écosystème, puisqu'ils perçoivent une part des revenus générés par les touristes qui visitent le parc, en grande majorité pour ses animaux ». Des centaines de milliers de touristes s’y rendent chaque année pour admirer, entre autre, les migrations annuelles spectaculaires de gnous. Pour Joseph Ogutu, « la situation […] est un tableau très sombre et nécessite des mesures urgentes et décisives si nous voulons sauver ce trésor de la catastrophe. »

Source photo : maasairama.com

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