Rupture de politique à Bucarest

Publié le par Romain

 



             Le sommet de l’Otan qui s’est ouvert, mercredi 2 avril au soir, s’annonce tendu. Cinq ans après son invasion, c’est l’Afghanistan qui est cette année au cœur des débats. Rassemblés jusqu’à vendredi 4 avril à Bucarest, la capitale de la Hongrie, les chefs d’Etats et de gouvernements des 26 pays membres de l’alliance atlantique doivent se pencher sur cette question afin de trouver une solution rapide de sortie de crise avant que le conflit ne s’enlise.  C’est d’ailleurs sur ce sujet décisif que la France a décidé de marquer son grand retour au sein de l’organisation militaire. En annonçant l’envoi d’un bataillon de soldats français dans l’Est du pays pour venir en renfort des troupes américaines et françaises déjà présentes, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a rompu avec la stratégie du Général de Gaulle qui avait retiré l’hexagone de l’organisation en 1966. Le chef de l’Etat a néanmoins précisé que ce retour devrait s’accompagner d’efforts de la part des Etats-Unis pour développer la Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD), dans laquelle Paris souhaite occuper une place de première importance.
 


              Un autre sujet, cause de crispations, concerne la question de l’élargissement de l’organisation. La Croatie et l’Albanie, candidate à l’adhésion de l’Otan ont été acceptés au sein de l’organisation et constituent les 27ème et 28ème pays membres de celle-ci.
"Il s'agit d'une décision importante, non seulement pour l'Otan, mais aussi pour la Croatie et pour la région de l'Europe du Sud-Est", a déclaré à Bucarest le président croate Stipe Mesic. La Macédoine a vu, quant à elle, sa candidature rejetée en raison du conflit qui l’oppose à la Grèce. Celle-ci lui reproche d’avoir le même nom qu’une de ses régions. Le « plan d’action en vue de l’adhésion » (MAP) au sein de l’Otan, présenté par l’Ukraine et par la Géorgie, ont également été refusés par l’alliance atlantique. Malgré un soutien infaillible de la part des Etats-Unis, certains pays européens – dont la France, l’Angleterre et l’Allemagne – restaient mitigés, craignant une dégradation des relations de l’UE avec la Russie, principal fournisseur de matières énergétiques.
 


               Pourtant, nombreux sont les sujets de discorde entre l’Otan et la Russie. Celle-ci voyait d’un très mauvais œil la candidature de l’Ukraine et de la Géorgie, qu’elle considérait comme une incursion des Etats-Unis sur sa zone d’influence. Après les pressions menées par la Russie pour faire échouer les négociations d’adhésion des deux anciens pays satellites de l’URSS, Vladimir Poutine, invité à un dîner informel jeudi soir à Bucarest, participera à la réunion Russie-Otan qui se tiendra vendredi 4 avril. Cette réunion devrait être l’occasion pour le président russe d’aborder d’autre sujet de discorde comme le projet américain de bouclier antimissile déployé en Europe centrale. Malgré ces divergences et les victoires diplomatiques récentes de Poutine, la Russie doit tenter de ménager l’Otan, bien consciente qu’un autre enjeu nécessite l’union de tous : la lutte contre le terrorisme. La rencontre entre Poutine et son homologue américain, Georges W. Bush, devrait être leur dernière en tant que chef d’Etat.

  

Source photo : Europe 1

Publié dans International

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