Commande record chez Airbus pour des ambitions royales.

Publié le par Romain

La société Airbus a reçu dimanche 11 novembre la commande la plus importante de son histoire. La compagnie aérienne Dubaï Emirates a en effet commandé au constructeur aérien 70 Airbus A350 (avec une option sur 50 autres) et 11 Airbus A380. La transaction qui s’élève à 20,2 milliards de dollars (13,8 milliards d’euros) réjouit le directeur général de cette filiale d’EADS, Tomas Enders qui se dit «fier de cette négociation ». Dès Lundi, les conséquences de cette affaire se sont fait sentir à la bourse où l’action d’EADS gagnait 3,36%.

 

Mais comment expliquer à Dubaï ce besoin titanesque d’avion. Augmenter le nombre de passager de la compagnie est une partie de la réponse. Avec 111 avions sur le tarmac et 246 en commande, Emirates figure d’ores et déjà parmi les 10 premières compagnies mondiales en terme de passagers transportés à l’international (16,75 millions pour l’année 2006). Cependant, « il y a des destinations où nous sommes complètement en sous-capacité », explique Jean-Luc Grillet, directeur général d'Emirates responsable de la France et du Benelux, avant d’ajouter : « Nous avons, par exemple, 18 vols par jour au départ de Dubaï vers la Grande-Bretagne, dont 8 pour Londres ; il nous faut impérativement offrir plus de sièges, car nous n'avons pas la possibilité d'obtenir d'autres créneaux horaires. Il faut donc un avion plus gros, et seul l'Airbus A380 peut offrir 45 % de capacités supplémentaires. » Résultat des transactions : le nombre de passagers de la compagnie Emirates est passé de 8,5 millions) 17,5 millions en cinq ans.


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La seconde raison de ce contrat s’inscrit dans la stratégie même de la compagnie aérienne. Situé au croisement de trois continents – l’Europe, l’Asie et l’Afrique – Dubaï veut faire de son aéroport une plaque tournante du transport aérien mondiale. Les passagers en correspondance, notamment entre l’Amérique et l’Asie ou encore entre l’Asie et l’Afrique devront obligatoirement passer par cette ville des Emirats. Les compagnies européennes ne voient d’ailleurs pas d’un bon œil cette mesure. Elles reprochent à la compagnie arabe se détourner les correspondances qui se faisaient généralement sur le Vieux Continent en accusant une aide étatique, inexistante dans les pays occidentaux. M. Grillet se défend en déclarant que « les taxes aéroportuaires sont, certes, les plus faibles au monde, mais tout le monde peu en profiter. Bien sûr, nous n'avons pas d'impôt sur les sociétés à Dubaï, mais cela ne nous a pas empêchés de reverser 300 millions de dollars au gouvernement au titre de l'exercice 2007. »

 

            Quoi qu’il en soit, après son dernier exercice affichant un bénéfice net de 3 milliards de dirhams (561 millions d’euros), Emirates figure désormais parmi les cinq compagnies les plus rentables du monde avec un chiffre d’affaire passé de 1,82 à 5,59 milliards d’euros en cinq ans. Son PDG, Cheik Ahmed Bin Saïd Al Maktoum, a annoncé que la prochaine étape est l’introduction en bourse de sa firme. Sa valorisation pourrait atteindre 30 milliards de dollars.



Source photo : Le Monde

Publié dans Economie

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